Ensuite, elle va se plonger dans un catalogue, tirer des plans sur la comète pour un projet de couture, lire quelques articles dans "modes et travaux", trier de vieilles lettres, chercher dans des boîtes improbables le bouton qui pourrait remplacer ce-lui qui a été perdu et il sera déjà 16h30 et les enfants vont entrer, affamés, avec des tonnes de devoirs à faire.
Il y aura du "pudding" avec plein de fruits confits ou des tranches de "pain perdu" saupoudrés de sucre et ce sera festif. On aura allumé la radio.
San José, 16 avril 2015. |
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La Capote.
J’avais treize ou quatorze ans ; un copain m’avait refilé un préservatif (dont je ne me suis jamais servi. De celui-ci du moins) que ma mère découvrit en vidant mes poches pour laver le vêtement, pantalon ou veste, je ne sais plus. Elle se précipita chez son père (1) pour lui demander quelle conduite elle devait tenir en la circonstance.
«Est-ce qu’il sait s’en servir, au moins ?» demanda ce grand-père pragmatique. Je présume qu'elle avoua n’en rien savoir, ne m’ayant pour sa part jamais rien enseigné dans ce domaine.
À la question qu’elle ne manqua pas de me poser ensuite, je répondis que j’avais trouvé "ça" par terre et que je l'avais ramassé en pensant qu'il s'agissait d'un chewing-gum d'une marque qui m'était inconnue.
Stupeur et soulagement sur le visage de ma mère.
Pour ma part, sa naïveté me navra et, malheureusement, ma confiance en elle diminua.
San José, août 2003.
(1) Mon "Papé", opticien de profession, autodidacte, bon vivant par nature ; mon idole. |